
T'as oublié ton avant-garde au coin de la rue. T'as oublié de te renouveler. Rien n'a d'égal à hier. Je suis d'accord, ça me monte à la tête, mais nous n'y sommes plus. Rien à voir. Rendez-nous les Lichtenstein, et autres Oldenburg, tous les Degas, les Klimt, les Delaunay, les Munch, les Kandinsky. Tous les Malévitch, les Tatline, les Schwitters. On ne retrouvera ni Duchamp, ni Klein, ni Mondrian. Gropius, Van der Rohe, Breuer, et Gaudi ont enterré leurs architectures. Ernst, Magritte, Pollock, De Kooning, ont rangé leurs pigments. Moore a détruit ses pierres courbes, Saarinen a oublié ses chaises Tulipes ailleurs que chez moi. Dior n'est plus, Arman n'est pas à l'heure, Cesar coule tel ses expansions, Niki de StPhalle est partie sans ses Nanas. Warhol. Ils sont tous partis. Tu t'es encore plantée. D'époque. De jour. De date. Et personne ne te rendra le temps, ni les gens. Décalé. Les ambiances n'existent plus non plus. Rien.